PUSHKAR OU LA FOIRE AUX CHAMEAUX RATÉE!

celui là, il m'a vraiment fait peur!

Les 3, 4,5 Novembre
Nous voici parties pour la foire aux chameaux dans cette petite ville de l'Inde
Cette foire se tient dans ce lieu au  moment de la pleine lune ,  c 'est aussi un temps religieux puisque le lac est sacré et que c' est dans cette ville  qu'il y a le seul temple consacré au dieu Brahma .
Nous cherchons vainement le pré  où se tient le marché aux chameaux, ne le trouvons pas,  mais en revanche prenons un grand bain d 'une foule incroyable
On dirait qu' on a remonté le temps:  les hommes sont habillés de costumes traditionnels avec d' immenses turbans sur la tête (mais ce sont plutôt les hommes âgés ), les femmes de tous âges  sont généralement vêtues de saris aux couleurs vives et portent un voile sur la tête cachant parfois le visage.
Nous photographions ces gens qui déambulent et le simple fait de voir nos appareils photo les attire , tous veulent qu' on les immortalise.
De bonne grâce nous nous exécutons , leur petit sourire et leur hochement de tête si particulier,   montrent leur joie . Les indiens adorent la photo!
L'ambiance est joyeuse et bonne enfant.
Par contre , un personnage inquietant, sorte de diable costumé en noir, langue rouge pendante, m'approche et me demande de le prendre en photo, cela fait il  faut que je donne de l'argent, je suis entourée et presque menacée par une dizaine d'hommes , l'espèce de diable noir veut 100 roupies et me donne des petits coups avec son petit balai ,il faut que  je lâche  la somme demandée , je ressens une mauvaise ambiance d 'un seul coup
Le vilain homme noir ne joue pas, les autres hommes semblent le respecter et lui obéir,  il est sans doute l'image d'une divinité malfaisante?
on est dans le religieux,   il faut rester prudent ici! Tout peut vite basculer tant leurs codes sont extraordinairement différents des nôtres et ....incompréhensibles.
Après recherches, je constate que cet homme ,ce soir là,  représentait Kali, la déesse terrible , celle du temps qui détruit tout. L'homme en revêtant ce costume endossait en même temps ses pouvoirs aux yeux de ces superstitieux indiens.

Aujourd'hui,  deux tentatives de sortie, une pour aller voir les ablutions dans le lac sacré,  une autre pour tenter d'approcher le temple de Brahma.
La visite aux ghats fut rapide, photos interdites, une soldate est vite venue nous mettre en garde, puis la simple observation (fascination ) fut  interrompue très sévèrement par un homme en blanc (brahmane?) Dans les piscines aménagées le long des ghats  , une foule se baigne dans une eau de couleur marron! Nous apprendrons plus tard que notre chauffeur en fit autant!
Bref, nous voici parties dans les rues, en chemin nous voyons 2 vaches toute décorées et ...à 5 pattes!
Une des pattes à poussé sur la bosse de l'animal . Malformation congénitale ? En fait , jolie source de revenus pour les propriétaires qui en font un animal de foire, 10/20 roupies pour photographier l'animal sacré !
Sur les trottoirs des files compactes de mendiants tendent leurs sébilles, tous plus sales, hirsutes,  estropies les uns que les autres
Une malheureuse  cachée sous un espèce de châle crasseux,  pleurant sa misère à fendre l'âme,  tend son bras tout noir ,sans doute brûlé , à la foule des passants, qui remplissent sa sébille!
Je me pose une question qui va rester sans réponse : ça fait plusieurs fois que je vois des mendiants apitoyer le chaland en exhibant un membre brûlé,  serais ce un horrible stratagème,  se brûleraient ils volontairement ?
La foule devenant de plus en plus compacte,  impossible et même risqué, de continuer à déambuler avec elle, retour â l'hôtel, plus  de sorties pour le reste de la journée

Sadhus , celui de gauche est un naga baba, vivant nu , le stade ultime donc de la renonciation pour la religion

Le lac sacré

Ce matin nous dormons assez tard, rien ne presse, on  fait assez vite le tour de la petite ville.
De notre chambre, on entend la foule qui s'en va, la petite rue ne désemplit que fort tard.

Nous allons déjeuner au "Honey and spice" conseillé par le Routard, je prends un muesli soit disant extra... bof! De plus le patron est gracieux comme une porte de prison, ce qui est rare chez les indiens!
En prenant notre déjeuner notre regard se porte sur le petit magasin d'en face.
Nous y achetons de jolies choses, pas chères, pour les cadeaux à ramener.
Puis nous allons au temple de Brahma, mais je n'ai pas  envie de me joindre à la foule compacte, je laisse courageusement Sylvie y aller toute seule...elle en sort toute rouge, pressée par tous ces fanatiques d'indiens!
Tout cela nous a mises en appétit , nous cherchons un restaurant  "roof top",  le choix se porte sur le Nirvana, d'où la vue sur le lac est bien jolie.
Nous nous retrouvons dans une salle décorée de façon psychédélique,  musique un peu forte mais  style planante, et près de notre table , une compagnie de jeunes européens fumant des pétards! Ambiance hippie...
Drôle de ville ,  il y a tout le condensé de l'Inde:  les fanatiques religieux , un peuple en perpétuel pèlerinage, croyant au delà de ce que l'on peut imaginer, (opium du peuple!), les marchands de tout ,  les clochards , les sans- jambes sur de petites planches de bois à roulettes,  les vaches à 5 pattes, les chiens maigres et galeux, les vaches errant sur les tas d'ordures immenses,.... et dans tout ce mélange,  des touristes comme nous de passage,  ou des baba- cool qui semblent rester plus longtemps.
L'après- midi nous faisons une visite au temple SiKh*,  énorme bâtiment tout en marbre , rutilant comme un palais, à ses pieds....une compagnie de semi clochards vendant des pacotilles.
Les petits enfants sont culs nus dans la poussière,  les cheveux tout en bataille, jamais lavés, jamais coiffés!
Un enfant marchant à peine me suit et s'accroche à moi, tire sur mon pantalon, comme s'il voulait que je l'emporte... et c'est sûr que mon coeur voudrait bien !
 À ce moment là comment ne pas faire la comparaison avec mes petits enfants si heureux , si gâtés,  si protégés, si aimés et se trouver juste là,  impuissante, sidérée devant tant d'injustice,  faite à un petit innocent qui est  déjà condamné pour toujours! Quel mal à l'aise en moi!  Hélas , depuis que je voyage , j'ai trop vu cela ,il va peut être  falloir que j'arrête de voyager dans  ces pays où il y a tant de misère!
 Je prends son petit bras si  sale, et je le ramène à  sa maman, assise dans la poussière.
 Que l'Inde est belle.... et dure!
La journée se termine a méditer près du lac où se baignent encore quelques personnes dans l'eau sacrée. Ce lac est réputé pour laver tous les péchés et guérir les maladies de peau, vu la couleur, j'en doute.
Fin de Pushkar, drôle de ville quand même  !

*SIKHISME,religion  monothéiste, mais avec quelques emprunts à l'hindouisme (karma, réincarnation)

Le  sikhisme réunit  plus de 20 millions de fidèles . Et qu’importe la race, la nationalité, la caste ou encore le sexe de ses fidèles, cette religion est marquée par sa lutte contre les discriminations raciales et sociales, donc contre le système des castes. Très reconnaissables, les disciples ont les cheveux, qu'ils ne coupent jamais,  enveloppés dans un turban et une barbe longue pour montrer leur résistance aux persécutions des musulmans et des hindous au XVIIe siècle.  Les disciples sikhs sont invités à mener une vie vraie, c’est-à-dire intègre, honnête et soumis à la parole de Dieu pour avoir une chance de parvenir à la « mukti », la « libération ». Avoir une vie en conformité avec ses croyances passe d’abord par des habitudes de vie et alimentaires saines : l’alcool, le tabac ou encore les jeux de hasard sont proscrits.

Sikhs

En route pour JAIPUR
Nous retrouvons notre chauffeur gai comme un pinson et en verve! une partie du trajet se passe en anecdotes amusantes , sinon, il chantonne.
Ici, mâchonner ,éructer ,  bailler bruyamment ne pose pas de problème et Nandu ne s'en prive pas, au grand dam de Sylvie qui en prend ombrage chaque fois!
Ce qui nous énerve un peu c'est que Nandu à insisté lourdement pour qu' on arrive un jour avant à Pushkar,  donc nous avons dû changer au dernier moment notre réservation et faute de place sous avons atterri dans une guest house bien ...routarde sans confort et sale par manque de courage du personnel pourtant pléthorique (Le portable occupe ici les journées donc j'ai fait moi même le ménage de notre chambre!)
Nous sommes agacées car notre chauffeur a vu , lui, le marché aux chameaux que nous n'avons pas pu trouver faute de pouvoir fendre la foule, il aurait pu nous guider!
Par contre,  il s'est copieusement fait écraser les pieds , il en a mal encore aujourd'hui. .bien fait! (c'est petit! je sais!)
Il nous raconte aussi que dans cette ville puritaine où il est interdit de boire, fumer , manger de la viande...se sont installés à demeure toutes sortes de routards commettant  tous les excès,  y compris,  pour les filles, la prostitution. Ceci ayant pour conséquence l'introduction de sida dans les campagnes! les jeunes indiens en manque de filles, (l'Inde enregistre un déficit  de 35 Millions de filles!) profitent de la bonne occase et de la maladie...
Les gens de Pushkar en ont eu vraiment assez et il est maintenant interdit aux européens d'y rester plus de 3 mois, pour ce qui me concerne, 3 jours ont suffi amplement !
 

Temple Sikh

Hôtel à éviter Diamond Hôtel